Le Mouillage


Nuits sereines aux mouillages 


Apprendre à bien mouiller, c’est essentiel que l’on soit en Bretagne ou en méditerranée.
Mouiller en langage marin, c’est jeter l’ancre, le frein à main du voilier.
Nous avons identifier 7 facteurs clés à bien analyser pour faire un mouillage en toute sécurité.
  1. Hauteur d’eau maximale et minimale pendant la durée du mouillage
  2. Abris en fonction du vent (force et direction)
  3. Ressac en fonction des vagues et de la houle
  4. Facilité du débarquement (loisir ou avitaillement)
  5. Nature des fonds et espacement des lignes de sonde
  6. Qualité du mouillage (chaine et ancre)
  7. Zone d’évitement estimée des autres usagers
Après nous pouvons définir où mouiller et combien de longueur de chaine mettre.Depuis les années 90, nous assistons à un renouveau des ancres. Plusieurs nouveaux modèles sont sortis. Ils allient la simplicité et l'efficacité. On peut citer notamment les ancres Delta, Spade, Brake, , Fortress. Ils viennent compléter l'offre des grands classiques tels CQR, Britany, FOB et l'Ancre historique à jas. Le monde des ancres est divisé en deux hémisphères : les ancres à becs (ou ancres plates) et les ancres à soc (de charrue). Et chacune de ces catégories est divisée en ancres lourdes (acier ou inox) et ancres légères (alu ou alliages).








C’est l’ancre, et elle seule, qui retient le bateau  : si la verge de l’ancre reste parallèle au fond, le décrochage est impossible. En se soulevant, l’ancre travaille de moins en moins bien, sa pointe se relève, elle décroche et chasse. Les mathématiques sont loin de la pratique et ne tiennent pas compte de la nature du fond ni de la tension brutale de la chaîne au moment où la bateau fait tête. 15° d’angle semble être une valeur maximale à ne pas dépasser.


Certes, la structure du fond est primordiale. Si, par exemple, la vase est compacte, l’angle limite pourra largement être dépassé… mais vous ne le saurez... qu’au moment de partir. 
Pour éviter le risque de décrochage, une seule méthode est à appliquer : mouiller suffisamment de longueur pour que, une fois la chaîne tendue sous la rafale, l’angle verge/fond ne soit pas trop important. Que vous soyez équipé de chaîne de 8, de 10 ou de 12, la règle reste la même plus la chaîne


est longue, plus l’angle sera fermé et la chaîne, en bout de mouillage, quasi tangente avec le fond.
Exemple : profondeur 4m : longueur de chaîne 40 mètres, l’angle de 8° est une très bonne sécurité. Les rafales ne pourront pas déstabiliser l’ancre (cyclone exclu). Bien sûr, si le temps est calme, vous pouvez réduire, le poids de la chaîne permettra de laisser la verge tangenter le fond.
Mais attention, la règle force 3, 3 fois la longueur, force 4, 4 fois la longueur… est une ineptie : 10Nd de vents suffisent à tendre totalement la chaîne (vous n’avez qu’à aller voir avec un masque pour vérifier. Si la longueur de votre mouillage est insuffisante, l’angle sera alors trop important, soulevant la verge et l'ancre décrochera.
Il faut multiplier par 9 la profondeur. Au dessous, les risques de ne pas pouvoir étaler une grosse rafale de l’ordre de 45Nd sont importants (il s’agit bien, ici, de rafale et non de vent établi). Néanmoins, on peut admettre que, pour des rafales de moins de 30Nd, l’angle de 15° est suffisant pour que l’ancre continue son travail en pénétration. Dans ce cas, on s’oriente vers un mouillage à coefficient 5 mais, si on réduit encore la longueur, les risques s’accroissent sérieusement.
           Coefficient 9                                                         Coefficient 5
Profondeur/ long de chaine/  Angle de 8°          Profondeur/long de chaine/ Angle de 15°
3                  30                      7.7                         3                 15                     15.5
4                  40                      7.2                         4                 20                     14.5
5                  45                      7.7                         5                 25                     13.9
6                  50                      8.0                         6                 30                     13.2
7                  60                      7.7                         7                 35                     13.2


Les tensions brutales sur la ligne de mouillage sont dévastatrices sur l’ancre, la chaîne, le davier et le guindeau. Lorsque la chaîne se tend, ces efforts de type coups de boutoirs  peuvent exercer des forces pouvant atteindre ou dépasser plusieurs tonnes.  
Solution impérative : amortir les coups de béliers. Par un amortisseur d’amarre en caoutchouc très élastique qui protège au mieux des coups de boutoirs intempestifs.

En mouillages forains, amortir, amortir, amortir.
La solution de compromis est d’accrocher un bout de cette matière (polyamide tressé) aux deux taquets latéraux avant pour former un V avec, au milieu du V, un crochet inox coulissant sur le bout. Fixez ce crochet à un maillon de la chaîne, le plus loin possible, puis relâchez le barbotin pour détendre légèrement la chaîne. Les deux brins du V se tendent et les tractions exercées sur la chaîne lors des rafales seront alors suffisamment amorties par l’élasticité du matériau pour éviter une casse et retarder le décrochage. 
L’ancre doit être lourde, seul critère valable pour qu’elle puisse s’enfoncer correctement dès le contact avec le fond. Celles en soc de charrue inversé sont les seules réellement performantes.
Les ancres plates munies de deux crochets, dans les fonds meubles, ont un enfoncement beaucoup trop faible pour une bonne efficacité aux fortes tractions. De plus, elles sont souvent déséquilibrées si un seul crochet pénètre dans le fond.
Les ancres type CQR (Celles Qui Ripent) labourent le sol, la surface de friction ou d’adhérence des deux lèvres est bien trop faible.


Par ailleurs, une tension brutale met l’ancre sur le dos et, une fois dans cette position, elle ne se retourne pas pour crocher de nouveau.
Quel est alors le choix disponible ?
Il faut se faire sa propre opinion, car tous les fabricants d'ancres sont de bons prophètes, ils vous promettent tous qu'elle tiendra tous temps. La sécurité du bateau et de son équipage sont parfois en jeu et plus quotidiennement, c'est un gage de la tranquillité du sommeil du Captain.Une ancre lourde, plus lourde que les préconisations légales.
Une méthode complémentaire : l'alarme de mouillage sur Smartphone ou tablette.
Ce n'est pas un gadget, l'application est remarquable. Les systèmes proposés permettent, lors d'un mouillage forain d'être alerté en cas de dérive liée à un décrochage de l'ancre et de visualiser avec une précision de 5 mètres où se trouve le bateau par rapport à la position où l'ancre a été mouillée.
Il existe beaucoup d’applis mais très peu sont abouties et adaptées à nos besoins
(Anchor Alert est la plus performante sur Android). 
Sommeil oui, mais d’une seule oreille !!!

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